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JAMAIS RIEN POUR PERSONNE


            s’était  retourné  contre son père, le  tuant  de quinze  coups de
            couteau. Cette fois-là, Papa n’avait  plus été en mesure  d’être
            présent pour assurer les arrières de son fils. L’affaire qui avait fait
            grand bruit à l’époque, était passée en justice, et le fils chéri avait
            alors été condamné à la perpétuité car reconnu responsable de ses
            actes.
                Antoine cessa de repenser à cette affaire.  Le  monde des
            grandes industries françaises était  certes, très particulier, mais
            personne ne pouvait, au final, rester au-dessus des lois. Il y avait
            toujours une faille à exploiter chez ces meurtriers convaincus que
            l’argent permettait tout et surtout d’échapper à la justice.
                Antoine et Évangeline descendirent de la voiture et gravirent
            les marches du bâtiment abritant le siège de la Dassigny & Fils.
            Le logo de la compagnie représentait un engin spatial intégré à la
            lettre « D ».  Le hall d’entrée était immense.  Le sol  en marbre
            renvoyait les reflets du  soleil qui s’introduisait  par les hautes
            fenêtres de l’immeuble.  Une certaine agitation  et un brouhaha
            incessant régnaient en ces lieux. Plusieurs collègues de la police
            étaient déjà sur place, interrogeant les employés.
                Les deux agents empruntèrent l’ascenseur pour  monter au
            vingt-cinquième  et dernier étage du bâtiment.  Antoine et
            Évangeline empruntèrent l’ascenseur. Quand les portes
            s’ouvrirent, un long  couloir se profila devant eux.  Le
            commandant Faure  et le capitaine Cordier marchèrent sur  une
            moquette  épaisse et  impeccablement  nettoyée.  Ils arrivèrent
            jusqu’au bureau du PDG de l’entreprise. En entrant dans la pièce,
            ils découvrirent le corps d’une jeune femme, allongé au pied du
            bureau. C’était horrible. Le corps baignait dans une mare de sang.
            La moquette du bureau était imbibée d’hémoglobine.
                Le docteur Sophie Delattre, médecin légiste travaillant à


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