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JAMAIS RIEN POUR PERSONNE
ce sujet, si généralement source de conflits avec Adeline. Antoine
s’était finalement décidé à aller jusqu’au bout et avait épuisé tous
les recours administratifs pour repousser sa retraite. Partir, était
maintenant ce qu’il considérait être la meilleure solution. Il
travaillait dans la police depuis plus de trente-cinq ans. Adeline
ne cessait de lui répéter qu’il était temps, pour lui, de lâcher prise,
et de laisser la place aux jeunes. Mais Antoine appréciait trop son
travail pour se laisser convaincre aussi facilement. Il avait tout de
même fini par jeter l’éponge donnant ainsi raison à Adeline.
Aujourd’hui, il lui faudrait encore une bonne dose de café
pour passer outre la fatigue accumulée, et rester concentré sur le
travail.
Antoine retira sa veste et s’installa à son bureau. Son équipe
bénéficiait d’un vaste espace de travail au premier étage du
nouveau bâtiment. Un endroit propice à la collaboration et au
partage d’informations pour faire avancer plus vite les enquêtes.
Antoine pensait être le premier arrivé lorsque sa collègue, le
capitaine Évangeline Cordier, revint de la cafétéria avec un
gobelet fumant. Sa jeune collègue était âgée de 34 ans. Une belle
brune aux yeux bleus qui faisait se retourner les hommes sur son
passage. Surtout au sein de la brigade. Fort heureusement, son fort
caractère lui permettait de se faire respecter dans ce milieu
masculin.
Ils se saluèrent.
- T’as une petite mine, constata-t-elle.
- Tu connaitras ça aussi un jour, dit Antoine. Avec l’âge, on
est moins vivace qu’avant.
- Oh, pas si vite, j’ai encore du temps devant moi.
Antoine rangea les rapports clôturés de la veille qui se
trouvaient encore entassés sur son bureau.
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