Page 70 - II - LAZARE
P. 70
LAZARE
qui se trouvait submergé par une multitude de pages de calepin
annotées de son écriture.
- Mais au fond, tu ne penses pas que pour Judy, c’est le fait de ne
pas savoir qui est le plus insupportable, fit Paul.
Valérie fut forcée d’admettre qu’il n’avait pas tort.
- Je vais chercher tout le monde. Il faut qu’on fasse le point.
Confortablement installé dans son fauteuil en cuir à son bureau, au
dernier étage du bâtiment de la DC de Limoges, l’inspecteur général
Frédéric Martial récupéra la liasse de feuilles fraichement imprimées et
les tapota pour uniformiser le tas.
D’après lui, la commissaire Bouchard semblait être un bon élément.
Entièrement dévouée à son travail et compétente. Cependant, il avait
des raisons de penser qu’il ne devait pas s’agir du genre de femmes à
se laisser marcher sur les pieds. Judith Bouchard semblait plutôt du
genre à imposer sa volonté et à se montrer tenace et déterminée.
L’inspecteur général commença sa lecture du rapport sur l’enquête
de police menée en 1991.
Il était rare que la Division Criminelle se consacre à des affaires
classées depuis plus de vingt ans, ressorties tout droit des archives. En
général, les compétences des agents de la DC étaient requises pour la
résolution d’enquêtes complexes et exigeant une approche particulière.
En découvrant le nom de l’une des quatre jeunes filles disparues
à cette époque, l’inspecteur général tiqua.
Meredith Bouchard ?
La sœur de la commissaire ?
Il poursuivit sa lecture en diagonale. Au moment de sa disparition,
Meredith avait neuf ans. Cela correspond à peu de choses près à l’âge
66