Page 72 - VI - Les Exilés
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LES EXILÉS
m’appellerai pas si ce n’était pas important.
Elle décrocha en se frottant les yeux.
- Je suis désolé de te déranger…, dit le capitaine Duchazeau. Mais
crois-moi, tu vas me remercier de t’avoir appelé.
- Que se passe-t-il ? demanda Judith en attendant que Thomas en
vienne au fait. Tu es où ?
- À Feytiat. Un couple s’est fait agresser au cours de la nuit. Le
mari est décédé, et la femme est à l’hôpital, entre la vie et la mort.
- On sait ce qui est arrivé ?
- Le mieux, ce serait que tu me rejoignes sur les lieux du crime…
- Tu disais que j’allais te remercier d’avoir appelé… L’envie ne me
vient pas vraiment, et je suis tentée de te laisser gérer cette affaire avec
Paul, ajouta-t-elle ironiquement.
Judith adressa un clin d’œil à Quentin. Il se mit à lui sourire.
- Félicien est sur les lieux du crime.
La commissaire se redressa subitement.
- Félicien Duprès ?
- Oui. Il vient de me raconter quelque chose d’assez… Improbable.
- Quoi donc ?
- Il ne veut pas que j’en parle par téléphone. Mais ça concerne
Loëvan…
Judith n’eut pas besoin d’en attendre davantage. Elle demanda à
Thomas de l’attendre sur la scène de crime. Dans vingt minutes, elle
serait sur place.
- Laisse-moi deviner… Loëvan ? fit Quentin.
Judith le regarda, navrée. Elle vint lui poser un baiser sur les lèvres
avant de sortir du lit.
- Qu’est-ce que tu dirais d’une petite soirée tranquille, tous les
deux, quand je rentrerai de la DC ? Pas de boulot, pas de coups de fil
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