Page 75 - VI - Les Exilés
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LES EXILÉS
ensanglantées trainait au milieu du passage. Thomas aurait préféré
tenir Judith à l’écart de cette affaire, mais ce que venait de lui apprendre
Félicien Duprès avait son importance. Il avait toujours du mal à y croire,
mais pourquoi Félicien lui mentirait-il ? S’il avait pris la peine de se
mettre à découvert, ce n’était certainement pas sans raisons.
Officiellement, le Commandant Duprès travaillait toujours pour la
Division Criminelle. Même s’il avait à maintes reprises fait obstruction à
la justice dans l’affaire Loëvan Vert Vallon, les agents ne disposaient
d’aucune preuve matérielle pour le mettre en état d’arrestation. De
toute manière, personne ne se faisait d’illusions. Aucune prison ne
serait assez sécurisée pour retenir ces surhommes qu’étaient les
Illuminati de la Renaissance. Même Loëvan, du haut de ses vingt et un
ans, était capable d’affronter tout un groupe d’intervention et d’en sortir
sans aucune égratignure.
- J’aurais vraiment souhaité qu’on se revoie dans d’autres
circonstances.
Thomas se tourna pour faire face à Félicien.
- Quant à moi, j’aurais souhaité ne plus jamais te revoir.
- Je te trouve un peu injuste, Thomas. Après tout, on se bat pour
la même cause, tous les deux…
- Non, je ne crois pas.
Le capitaine Duchazeau regarda autour de lui pour ne pas attirer
l’attention des oreilles indiscrètes.
- Si nous nous battions pour la même cause, alors tu nous aurais
prêté main forte pour mettre Loëvan hors d’état de nuire.
- J’ai des valeurs, Thomas. Loëvan n’est pas n’importe qui… Il fait
partie d’une élite, et nous nous devons tous de le protéger.
- Et maintenant qu’il s’est évaporé dans la nature ?
- Nous le retrouverons.
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