Page 47 - II - LAZARE
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LAZARE
profonde, et il y a de grandes chances que votre amie garde des
séquelles.
Valérie resta sans voix. Alors que le chirurgien semblait sur le point
d’ajouter quelque chose, elle se dirigea en toute hâte vers la chambre
106.
Lorsqu’elle entra, Valérie fut prise par un profond malaise. Les
muscles de sa mâchoire se détendirent sans qu’elle ne s’en rende
compte, et elle demeura sur le pas de la porte, incapable de bouger.
Elle sentit la présence du chirurgien derrière elle.
Le visage de la commissaire Judith Bouchard affichait une sérénité
totale. La partie gauche de son crâne qui avait été rasée lors de
l’opération était recouverte d’un bandage. Sa faible respiration était à
peine perceptible sous le drap blanc qui lui remontait jusqu’à la taille, et
le bip répétitif de l’électrocardioscope était stressant au possible.
Valérie s’avança jusqu’au lit. Elle ne put retenir ses larmes
lorsqu’elle toucha la main de la commissaire, qui n’eut aucune réaction.
- Dans combien de temps va-t-elle se réveiller ? demanda-t-elle
sans se retourner.
- Nous ne savons pas. En plus de la fracture occasionnée, nous
avons détecté un hématome sous-dural qui a provoqué une hémorragie
interne. Nous sommes parvenus à soulager la pression sanguine dans
la boite crânienne, mais avant que l’on opère, elle était déjà tombée
dans le coma.
- Quelles sont ses chances ?
Il tarda à répondre.
- Pas plus de trente pourcents.
Valérie sentait que la pression montait en elle. Mais même en
mobilisant toute sa volonté, elle ne parvint pas à retenir le flot de larmes
qui se déversèrent sur ses joues.
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