Page 44 - II - LAZARE
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LAZARE
leurs bouches sans qu’il n’arrive à en saisir le sens.
Que leur voulaient-ils ? Et surtout, pourquoi leur voiture était-elle
arrêtée ? Puisqu’ils n’étaient pas encore arrivés au magasin de jouets.
En se redressant, Manu se rendit compte que son cou lui faisait
mal, à l’endroit où la ceinture avait frotté contre la peau pour le tenir
dans son siège au moment de l’accident.
À côté de lui, sa mère était couchée sur le volant de la voiture,
complètement immobile. Manu l’appela plusieurs fois en lui secouant
l’épaule, mais elle ne bougea pas.
Il avait du mal à se concentrer, et ses forces semblaient l’avoir
abandonné.
Lorsqu’il regarda à l’extérieur, il y avait une autre voiture à côté de
la leur. L’avant était complètement enfoncé, et une femme blonde se
trouvait au volant. Visiblement, elle avait l’air d’avoir mal dormi cette
nuit, puisqu’elle arrivait à peine à tenir les yeux ouverts. Son front était
couvert de sang.
Puis, au moment où il s’apprêtait à sombrer dans l’inconscience,
Manu sentit des mains le tirer à l’extérieur de la voiture. Il aurait voulu
lutter pour rester avec sa mère, mais il n’en avait pas la force, et ses
paupières lourdes se refermèrent.
Ce qui sembla être un long sommeil de plusieurs heures à Manu ne
dura en fait qu’une demi-heure. Il se réveilla allongé dans un lit
inconfortable d’hôpital, dans une chambre où le blanc prédominait.
Il trouvait sa chambre beaucoup plus jolie que celle-ci.
Après que ses yeux se soient habitués à la luminosité, il vit ses
grands-parents, penchés au-dessus de son lit. Tous les deux
semblaient avoir beaucoup pleuré.
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