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LAZARE
DIRAC
Juin 1975
Manu était heureux comme un Dieu. Une fois que tous ses copains
furent rentrés chez eux, sa mère voulut l’emmener à La Grande Récré
pour échanger un jeu de tour de magie qui était abîmé.
C’était la première fois qu’il montait à l’avant de la voiture de sa
mère. Elle lui disait que désormais, il était assez grand pour monter du
côté passager.
La fierté l’envahit d’un seul coup.
Maintenant, il était grand.
En arrivant à S te Catherine, Manu eut une brève pensée
nostalgique pour sa nounou qui habitait dans cette petite commune.
Elle s’était occupée de lui jusqu’à ses six ans, tous les mercredis. Puis,
seulement le matin après son entrée à l’école primaire, sa mère avait
décidé de prendre son mercredi après-midi pour passer du temps avec
lui.
Puis, en passant le grand carrefour à côté de la poste, il se passa
quelque chose. Manu n’eut pas le temps de comprendre ce qui arrivait
lorsqu’il perdit connaissance.
Quand il se réveilla, beaucoup de gens se trouvaient autour de leur
voiture. Mais le plus étrange était qu’à travers les vitres brisées, Manu
ne parvenait pas à comprendre ce qu’ils disaient. Les mots sortaient de
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