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JAMAIS RIEN POUR PERSONNE
la scène de crime par l’équipe scientifique. À défaut d’avoir un
tableau pour accrocher toutes les photos, elle s’empara d’un
rouleau de ruban adhésif et disposa les clichés sur la surface des
grandes baies vitrées.
Antoine s’immobilisa devant la porte de la cellule. Le jeune
homme enfermé à l’intérieur se tenait la tête entre les mains. Il
était assis sur le bord de sa couchette et semblait plongé dans un
état apathique.
- Ouvrez-moi, lança Antoine à l’un de ses collègues.
Le jeune homme releva la tête en entendant Antoine entrer. Il
le regarda tirer une chaise à l’intérieur de la cellule pour venir
s’asseoir juste en face de lui.
Le collègue d’Antoine referma la porte et s’éloigna. Un
silence pesant persista dans la cellule. Antoine affichait une mine
contrariée, à la limite de la sévérité.
- Bonjour, Akira.
Le jeune homme baissa les yeux.
- Je ne savais pas que tu bossais ici…
Antoine esquissa un sourire.
er
- On a déménagé récemment, dit-il. Avant, j’étais dans le 1
arrondissement.
Antoine s’interrompit. Il examina Akira d’un regard attentif.
Cela faisait plusieurs années qu’ils ne s’étaient pas revus. Akira
était grand et mince. Antoine reconnaissait son visage long et fin,
son nez légèrement retroussé, ses joues creuses… et ce look peu
commun. Akira avait la même texture de cheveux que sa mère :
bruns foncés, raides. Ils étaient coupés mi-longs, avec des mèches
bleu marine. Il portait un t-shirt blanc, un pantalon slim noir et
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