Page 35 - IV - L'Ange Déchu - Partie 1
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L’ANGE DÉCHU (PARTIE 1 – ILLUMINATI)


            pompiers. Les véhicules des secours arrivaient et s’entassaient devant
            le bâtiment de la Division Criminelle.
                Paul frotta ses yeux larmoyants, et tenta à nouveau de localiser
            l’endroit où il se trouvait. Avant que tout ne devienne noir et que ses
            oreilles n’explosent, il était installé à son bureau, prêt à aller se chercher
            un café à la cafétéria. Le côté rationnel de son esprit  lui faisait
            comprendre qu’il  n’avait pas bougé.  Il se trouvait toujours dans les
            locaux de la Division Criminelle. Cependant, tout ce carnage ne cessait
            de vouloir lui prouver le contraire. Pourtant, entre les cloisons détruites,
            la peinture lézardée des murs, et les trous béants à la place des
            fenêtres, Paul reconnaissait son ancien bureau. Le faux plafond s’était
            presque intégralement effondré, et seule subsistait l’armature en métal
            prévue pour soutenir l’isolation.
                La cloison  côté couloir avait  été balayée par l’explosion, avant
            d’entraîner  dans sa  chute  l’armoire  métallique dans laquelle  Paul
            rangeait tous ses dossiers. C’est cette même armoire qui était ensuite
            venue s’effondrer sur lui.
                Paul  ramena ses bras  en avant avec  le peu de forces encore
            présentes en lui.  Pour une fois, il se maudissait intérieurement
            d’amasser autant de paperasse. L’armoire était tellement lourde…
                Sa tête était  bloquée par les pieds de  son fauteuil  à roulettes,
            renversé à côté de l’armoire. Des étagères n’avaient pas résisté non
            plus à la violence du souffle de l’explosion. Mais Paul trouva tout de
            même le moyen de se tourner sur le côté, et ainsi de faire basculer la
            série de casiers métalliques. Ils s’effondrèrent à quelques centimètres
            de sa tête dans un vacarme assourdissant.
                Après  s’être libéré, Paul crut sentir, à chaque inspiration,  sa
            poitrine exploser. Il devait avoir plusieurs côtes cassées, sans cela, il
            n’aurait pas eu tant de peine à respirer. Il avait l’impression qu’on le



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