Page 66 - III - Voyage sans retour
P. 66
VOYAGE SANS RETOUR
Valentin Parmont, ainsi qu’aux deux autres hommes. Ils étaient habillés
chaudement, avec écharpes, gants et bonnets.
- Bonjour, messieurs. Nous appartenons à la Division Criminelle
de Limoges, et nous enquêtons sur l’accident qui est survenu ce matin.
Pourriez-vous nous dire ce dont vous avez été témoins ?
Il sortit son calepin, prêt à prendre en note. Valentin prit la parole
le premier. Il paraissait agacé et impatient de pouvoir retourner vaquer
à ses occupations.
- J’étais arrêté juste derrière le trolley, au carrefour, dit-il en
désignant d’un geste vague l’entrée du pont, plus en hauteur. Le feu est
passé au vert, et je ne sais pas pourquoi… Le conducteur n’a pas
démarré.
Il croisa les bras sur son épais manteau.
- Alors, ben moi, comme j’étais un peu à la bourre, j’ai commencé
à le klaxonner, et il a enfin démarré…
- Donc, le véhicule s’est engagé sur le pont normalement ?
Valentin hésita.
- Normalement, je ne dirais pas ça…, fit l’un des deux autres
hommes.
Puis, comme s’il s’était rendu compte que sa prise de parole devait
apporter certaines explications en plus, il dit :
- On était sur l’autre voie de circulation, avec mon fils…
Il se tourna vers le jeune homme qui se trouvait à côté de lui.
- Quand le véhicule a commencé à faire des embardées après
s’être engagé sur le pont…
- J’ai tout de suite pensé qu’il en avait un coup dans le nez,
poursuivit Valentin.
Il n’avait manifestement pas apprécié d’être interrompu.
- Il s’est mangé le trottoir à plusieurs reprises, poursuivit-il.
62