Page 63 - III - Voyage sans retour
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VOYAGE SANS RETOUR


            regard se déplaça vers les quelques habitations, séparées du bord de
            la Vienne par une pente raide couverte d’une végétation dense.
                - D’après la forme de la blessure dans le dos, portée au niveau du
            cœur, je dirais que notre victime a été poignardée à l’arme blanche. La
            mort a dû être quasi-immédiate.
                Paul sortit un calepin de la poche de son manteau et commença à
            noter.
                - Je ne distingue aucune marque qui indique que la victime se soit
            défendue.
                - Un coup porté dans le dos, fit Thomas comme s’il s’imprégnait
            de la mélodie des syllabes. Il a peut-être été tué par surprise.
                - Oui, c’est probable. Mais pourquoi vouloir tuer un conducteur de
            bus ?
                - Vous avez retrouvé l’arme ? lança Judith à Bastien de là où elle
            se tenait.
                -  On a cherché  dans le  véhicule, mais on  n’a rien trouvé. Les
            plongeurs sont en train  d’inspecter  les alentours. En tout cas, une
            chose est certaine, poursuivit-il en se tournant vers le reste de l’équipe.
            Personne n’est descendu du trolley entre le moment où les témoins
            l’ont aperçu faire des embardées, et le moment de la chute par-dessus
            le parapet du pont.
                Personne n’eut de réaction immédiate.
                - C’est ce jeune homme qui aurait assassiné le conducteur ? fit
            Paul. Mais pourquoi ?
                - Ce n’était pas le conducteur, dit Judith en se rapprochant.
                - Comment ?
                Bastien regarda le corps de l’homme.
                - Pourtant, il n’y a que lui qui pouvait être au volant…
                - Cela ne vous parait pas étrange qu’une telle blessure ait pu être



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