Page 32 - II - LAZARE
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LAZARE
témoigner de l’affection qu’elle avait pour cette ville.
Un bruit sourd se fit entendre lorsque le bateau heurta quelque
chose.
Le choc ne fut pas violent, mais cela suffit à éveiller la curiosité de
tous les passagers.
Les parents d’Anaïs échangèrent un regard, et comme beaucoup
d’autres personnes à bord, ils se levèrent pour regarder par-dessus la
rambarde de quoi il pouvait bien s’agir.
Des déchets, certainement.
A la surface de l’eau, le reflet du soleil se couchant, fit mal aux
yeux d’Anaïs. Mais elle parvint quand même à distinguer ce qui
ressemblait à un grand sac poubelle, flottant sur l’eau. Il était en très
mauvais état, et son contenu menaçait de se répandre dans la Seine.
Au fur et à mesure que le bateau avançait, le sac glissa le long de
la coque pour venir passer juste sous le regard d’Anaïs. Cette dernière
se pencha un peu plus par-dessus la rambarde. Mais quand elle vit ce
qu’il renfermait, la jeune fille ne put retenir un cri de détresse, qui surprit
tous les autres passagers du bateau.
Sur le plastique noir déchiré flottant à la surface de l’eau, un crâne
humain plongeait et remontait au rythme des vagues générées par le
bateau.
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