Page 27 - II - LAZARE

LAZARE

avait eu tant de mal à gonfler, étaient accrochés partout dans la maison,
ainsi que sur les poteaux électriques devant le jardin.
Les cadeaux avaient été entassés au milieu du salon, et Manu
trépignait d’impatience de retirer le papier d’emballage pour découvrir
ce que ses copains avaient apporté.
S’ensuivit un tonnerre d’applaudissements accompagné par des
cris de joie de la part des enfants.
La maman de Manu revint de la cuisine avec un couteau. Avant de
commencer à découper les parts du gros gâteau au yaourt, elle
demanda aux enfants de se reculer un petit peu pour ne pas blesser
quelqu’un.
Manu aimait sa mère plus que tout au monde. Il ne comprenait pas
que certains de ses copains ne puissent pas être aussi proches de leurs
parents qu’il l’était avec sa mère.
Mais la situation était différente. Tous ses copains avaient un papa,
alors que lui, il ne l’avait jamais connu.
Sa maman lui répétait tout le temps qu’il était parti pour un monde
meilleur d’où il pouvait veiller sur eux et voir tout ce qu’ils faisaient.
Sa proximité avec sa mère s’expliquait peut-être aussi par le fait
qu’il n’avait pas de frères, ni de sœurs. Dans sa classe, Manu était le
seul à être fils unique, et il ne savait pas ce que c’était d’avoir un frère
ou une sœur à qui les parents devaient accorder tout autant d’attention.
Petit à petit, les assiettes se remplirent de gâteau, et tous
commencèrent à manger goulûment, comme s’ils craignaient que
quelqu’un ne leur prenne leurs assiettes.
Victor qui, comme d’habitude, restait un peu plus à l’écart que les
autres, semblait moins pressé de finir sa part de gâteau.
Manu ne l’aimait pas beaucoup et la plupart de ses copains non
plus parce qu’il était le chouchou de la maitresse en classe.

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