Page 80 - I - Le Complot et la Sixième Extinction
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LE COMPLOT ET LA SIXIÈME EXTINCTION
dessinées. Elle se souvint d’ailleurs avoir dit qu’elle avait besoin
d’illustrations pour comprendre les histoires.
Puis, le déclic était arrivé du jour au lendemain. Aurore avait suivi
à la télé la diffusion d’une saga policière qui avait été adaptée au petit
écran. C’est ainsi qu’elle avait pris l’initiative de lire la trilogie version
papier.
Depuis, Aurore dévorait tous les polars qui lui tombaient sous la
main sans interruption. Très vite, elle s’était rendue compte que
l’absence d’illustrations pouvait être un atout dans la lecture. Ainsi, il
devenait possible de construire sa propre interprétation des faits
retranscrits sur le papier.
La paire de jumelles collée aux yeux, elle balaya l’entrée de la
maison à la recherche de mouvements.
Elle attendrait le temps qu’il faudrait, mais personne ne pourrait
l’empêcher d’atteindre l’objectif qu’elle s’était fixée. Sa survie en
dépendait.
Dix minutes après le départ de Marie-Joe, ce fut au tour de
Bernard de rejoindre sa voiture. Il ferma la porte d’entrée de la maison
à double tours, puis descendit le petit escalier de la terrasse avec une
veste noire sur le bras.
Aurore plaqua son visage contre l’herbe encore humide pour ne
pas être repérée. L’Opel Corsa blanche de Bernard démarra. Le bruit
du moteur se rapprocha de sa position. Aurore se laissa glisser un peu
plus en bas de la pente, et ce n’est que lorsqu’elle entendit la voiture
s’éloigner qu’elle releva la tête.
La maison était vide. Elle avait donc le champ libre pour agir.
Se relever était une épreuve plus difficile qu’elle ne l’aurait cru
après être resté couchée pendant tout ce temps.
Aurore ramassa son sac à dos noir couvert de feuilles jaunies.
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