Page 77 - VII - Bienvenue en Enfer - Partie 2
P. 77
BIENVENUE EN ENFER (PARTIE 2)
- Ça ne m’étonnerait pas que ces hommes soient équipés de
lunettes à vision nocturne, dit le Grand Maitre, pensivement.
- Et ?
- Ils ont un avantage certain en matière d’équipement, mais
contrairement à eux, nous connaissons la maison. Notre tâche consiste
à tous les désarmer. Ce ne sont que des humains. Sans leur attirail, ils
ne feront pas le poids face à nous.
Loup-Robin avait du mal à respirer. Les mains attachées dans le dos, il
tenta de bouger, mais son corps était comme scellé au plancher de la
camionnette. Le sac en tissu recouvrant sa tête irritait la peau de son
visage. L’air à l’intérieur y était étouffant. Plusieurs fois, il se sentit
retomber dans l’inconscience. Il aurait bien tenté d’appeler au secours,
mais ses ravisseurs lui avaient appliqué un large morceau de scotch
sur la bouche. Loup-Robin ne percevait que sa respiration saccadée.
Avec ce sac sur la tête, il se sentait comme coupé du monde extérieur.
Le plancher irrégulier de la camionnette lui fit mal au dos. À chaque
virage, chaque dos d’âne, Loup-Robin souffrait un peu plus. Il remua
les jambes pour se mettre dans une autre position. Il toucha quelque
chose du pied. Intrigué, il redonna un coup dedans. Un gémissement
lui parvint alors aux oreilles. Il n’était pas seul, à l’arrière de cette
camionnette.
- Arrête de bouger ! lui ordonna-t-on.
Loup-Robin s’immobilisa. Quelqu’un d’autre était allongé, juste à
côté de lui. Mais qui cela pouvait-il bien être ? Et qui étaient ces
hommes ? Certainement pas la police, en tout cas. Jamais des policiers
ne débarqueraient comme ça chez les gens sans motif valable. Cette
opération n’avait rien d’officielle. Loup-Robin était sorti de l’appartement
73