Page 25 - III - Voyage sans retour
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VOYAGE SANS RETOUR


            s’habituer à  l’obscurité.  C’est  alors  qu’il vit plusieurs silhouettes
            allongées au sol. Raphaël contourna une grande flaque de liquide noir
            au milieu de la pièce pour se rapprocher. Il vit qu’il s’agissait de jeunes
            hommes inconscients d’à peu près son âge. Une vingtaine d’années.
            En examinant leurs visages, il se rendit compte qu’il en connaissait trois
            d’entre eux. Des anciens amis qu’il avait plus ou moins perdus de vue
            depuis quelques années. Quand ils étaient jeunes, ils se retrouvaient
            chaque année pour les vacances d’été au Camping Les Amandiers, de
            Gallargues-Le-Montueux. Mais, malgré ces retrouvailles, Raphaël n’en
            demeurait pas moins inquiet. Pour le moment, il était le seul à s’être
            réveillé.
                Raphaël porta la main à la poche de son jean pour prendre son
            smartphone, mais il ne le trouva pas. Il était dans l’incapacité d’appeler
            la police ou de prévenir qui que ce soit. D’après ce qu’il avait pu voir, il
            ne semblait pas y avoir de blessés parmi eux. Mais la situation restait
            quand même alarmante. Quel était cet endroit ? Pourquoi avaient-ils
            tous été amenés ici ?
                Le plus étrange, et Raphaël ne le remarqua pas immédiatement,
            c’était qu’il n’y avait aucune porte dans cette pièce. Quand il s’approcha
            pour examiner les murs, il se heurta violemment à un obstacle invisible.
            Pris de court, et encore sonné par la violence du choc, Raphaël attendit
            quelques secondes. Il tenta de trouver une explication à ce qui venait
            de se passer. Il tendit les bras en avant, et avança à petits pas comme
            un somnambule. Ses mains entrèrent alors en contact avec la surface
            invisible.
                « Qu’est-ce qu’il se passe ici ? ».
                Il fit reposer ses mains sur cette surface invisible, et commença à
            faire porter tout son poids en avant. Rien ne se passa. Entre lui et le
            mur  couvert  de saletés,  à une  dizaine de mètres de distance,  un



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