Page 24 - III - Voyage sans retour
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VOYAGE SANS RETOUR
1 JOUR DE DÉTENTION DANS LA SECONDE DIMENSION
ER
La poussière en suspension rendait l’air difficilement respirable. À
travers la grande fenêtre de plusieurs mètres qui montait jusqu’au
plafond, la lumière qui traversait le verre sale rendait toutes les
particules visibles.
Raphaël Mignac reprit conscience. Il ouvrit les yeux avec peine.
Une odeur de cendre et de brûlé lui piqua le nez. Des crochets,
suspendus à des poutres au-dessus de sa tête, pendaient au bout de
longues chaines en métal. À gauche de la seule et unique fenêtre, dans
un coin de cette sombre pièce aux murs en béton, un tas de charbon
montait jusqu’à mi-hauteur. Le peu de lumière qui éclairait la pièce
dévoilait la crasse dont les murs étaient recouverts.
Malgré l’isolement apparent de cet endroit, Raphaël parvenait à
entendre de la circulation à l’extérieur. La dernière chose dont il pouvait
se souvenir, c’était d’avoir pris le bus pour rentrer chez lui. Il y avait
également cet homme dont il n’avait pu distinguer le visage, et puis…
Plus rien. Jusqu’à ce qu’il se retrouve ici.
La gêne provoquée par les saletés incrustées dans sa joue droite
lui donna la force de se redresser. De la salive s’était répandue à terre
pendant qu’il était inconscient.
Raphaël s’essuya la joue du revers de la main. Il mit du temps à
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