Page 64 - II - LAZARE

LAZARE

épaules de Judith pour la réconforter.
- C’est… commença-t-elle. C’est tellement inattendu.
Elle s’arrêta pour s’essuyer les yeux.
- Je me rappellerai toujours ce soir où avec mes grands-parents,
on attendait qu’elle rentre de l’école. Moi, j’étais malade alors Merry
était partie toute seule ce matin là.
Judith renifla et inspira un grand coup. Tous ces souvenirs qui
remontaient à la surface l’affectaient beaucoup. Elle avait la voix
cassée, et ses phrases étaient ponctuées de sanglots.
- À cette époque, on habitait dans un petit village à la campagne.
L’école était à cinq cents mètres, et l’on n’avait aucune raison de se
méfier. Tout le monde se connaissait.
Silence.
- Quand on entend parler de ce genre d’infos au JT du soir, on se
dit que ça n’arrive qu’aux autres. Qu’une telle tragédie ne pourrait
jamais nous atteindre, mais…
Elle prit de nouveau une profonde inspiration, et secoua la tête de
gauche à droite.
- Peut-être que si ce jour-là j’étais partie à l’école avec elle au lieu
de jouer les capricieuses à cause d’un simple mal de tête, rien de tout
ça ne serait arrivé.
- Non, non Judy. Il ne faut surtout pas que tu te mettes à imaginer
des choses pareilles. Tu n’es en aucun cas responsable de ce qui est
arrivé, tu m’entends ?
Elle hocha la tête avec peine.
- Et puis, ce nouveau témoignage, c’est une chance de découvrir
la vérité. Pour la première fois depuis vingt-cinq ans, on va pouvoir
ouvrir une véritable enquête.
Judith se pinçait la lèvre inférieure. Les larmes semblaient prêtes

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