Page 47 - I - Le Complot et la Sixième Extinction
P. 47
LE COMPLOT ET LA SIXIÈME EXTINCTION
pouvait pas attendre, il fallait faire passer ses problèmes au second
plan.
Ce dernier lui exposa les faits. Après avoir pris en note les
éléments les plus importants dans son calepin, Judith remercia son
interlocuteur, et se dirigea vers le bureau du capitaine Thomas
Duchazeau, tout en réajustant son foulard pour dissimuler le
pansement recouvrant une partie de son cou.
Cette agression l'avait changée. Elle l'avait changée de l'intérieur
pour toujours. Judith fit le triste constat que tout était bel et bien
possible dans ce bas monde. Le meilleur comme le pire pouvait arriver.
Sa manière de voir les choses ne serait plus jamais la même, et son
jugement serait désormais impacté par cette pénible expérience
résultat de son agression.
Le capitaine Duchazeau de la police nationale arrosa les cactus sur le
rebord de la fenêtre de son bureau. Il était, certes, loin d'avoir la main
verte, mais les cactus ne sont pas les plantes qui nécessitent le plus
d'entretien. Quelques timides rayons de soleil en ce début de matinée
frappaient sa fenêtre, accompagnés d'une petite brise qui rafraichissait
l'atmosphère. Il reposa sa bouteille d'eau, ouvrit la fenêtre, et baissa le
store avant de retourner s'asseoir dans son fauteuil. Thomas resta
longtemps à contempler le champ de bataille sur son bureau.
Cela faisait plus de deux semaines qu'il ne s'était rien passé
d'intéressant à la Division Criminelle, et les journées commençaient à
être longues.
Sa mutation de Paris à Limoges avait été dure. À Paris, au moins,
on ne s'ennuyait pas, pensa-t-il. Il y avait un minimum d'action. Mais
bon, en deux mois il avait eu le temps de s'y habituer.
43