Page 41 - I - Le Complot et la Sixième Extinction
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LE COMPLOT ET LA SIXIÈME EXTINCTION


            Judith et Meredith, il avait sombré dans l’alcool et la drogue, l’ayant
            poussé au viol et au meurtre d’une jeune étudiante de vingt ans. Judith
            ne lui rendait que très rarement visite.
                Pendant la majeure partie de leur enfance, les filles avaient grandi
            chez leurs grands-parents maternels. Tous deux décédés récemment.
                C’est d’ailleurs à cause de sa sœur que Judith avait décidé de
            s’orienter dans la police. À neuf ans, Meredith, ainsi que trois de ses
            amies, avaient disparu alors qu’elles rentraient de l’école. Judith devait
            bien admettre qu’après tout ce temps, il y avait très peu de chances de
            retrouver Meredith.  Elle  s’était  replongée  dans  le  dossier  de
            nombreuses fois, et l’enquête avait très nettement été bâclée. Après
            les disparitions,  la  police  avait  orienté ses recherches du côté d’un
            délinquant sexuel en réinsertion qui habitait dans le même petit village
            à l’époque. On avait retrouvé un bracelet ayant appartenu à Meredith
            chez lui, et ça avait suffi à le faire condamner. Même si cet homme
            faisait un coupable idéal,  personne n’avait  voulu poursuivre d’autres
            pistes, et les corps n’ont jamais été retrouvés.
                Rachel revint  vers sa maitresse,  la tirant  de ses pensées
            nostalgiques en agitant sa queue comme un ventilateur.
                « Onze ans », se dit Judith. En  y repensant, elle se demanda
            comment elle avait fait pour vivre sans Rachel auparavant. Cette vie
            sans elle, sans amour, sans compagnie lui semblait tellement lointaine.
                Judith l’avait adoptée lorsqu’elle n’avait que quelques mois. Les
            huskys sibériens étaient sa race de chiens préférée.
                Un quart d’heure plus tard, Judith s’installa à la table de la cuisine,
            devant  un  bol  de  thé,  un  verre  de  jus  d’orange  et  une  assiette
            contenant deux tartines de pain grillé, même si elle savait qu’elle en
            avalerait plus.  Pour  elle, le  petit déjeuner  était le  repas  le plus
            important de la journée.  Elle  était capable de se  contenter d’une



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