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LE COMPLOT ET LA SIXIÈME EXTINCTION
Judith et Meredith, il avait sombré dans l’alcool et la drogue, l’ayant
poussé au viol et au meurtre d’une jeune étudiante de vingt ans. Judith
ne lui rendait que très rarement visite.
Pendant la majeure partie de leur enfance, les filles avaient grandi
chez leurs grands-parents maternels. Tous deux décédés récemment.
C’est d’ailleurs à cause de sa sœur que Judith avait décidé de
s’orienter dans la police. À neuf ans, Meredith, ainsi que trois de ses
amies, avaient disparu alors qu’elles rentraient de l’école. Judith devait
bien admettre qu’après tout ce temps, il y avait très peu de chances de
retrouver Meredith. Elle s’était replongée dans le dossier de
nombreuses fois, et l’enquête avait très nettement été bâclée. Après
les disparitions, la police avait orienté ses recherches du côté d’un
délinquant sexuel en réinsertion qui habitait dans le même petit village
à l’époque. On avait retrouvé un bracelet ayant appartenu à Meredith
chez lui, et ça avait suffi à le faire condamner. Même si cet homme
faisait un coupable idéal, personne n’avait voulu poursuivre d’autres
pistes, et les corps n’ont jamais été retrouvés.
Rachel revint vers sa maitresse, la tirant de ses pensées
nostalgiques en agitant sa queue comme un ventilateur.
« Onze ans », se dit Judith. En y repensant, elle se demanda
comment elle avait fait pour vivre sans Rachel auparavant. Cette vie
sans elle, sans amour, sans compagnie lui semblait tellement lointaine.
Judith l’avait adoptée lorsqu’elle n’avait que quelques mois. Les
huskys sibériens étaient sa race de chiens préférée.
Un quart d’heure plus tard, Judith s’installa à la table de la cuisine,
devant un bol de thé, un verre de jus d’orange et une assiette
contenant deux tartines de pain grillé, même si elle savait qu’elle en
avalerait plus. Pour elle, le petit déjeuner était le repas le plus
important de la journée. Elle était capable de se contenter d’une
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