Page 104 - I - Le Complot et la Sixième Extinction
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LE COMPLOT ET LA SIXIÈME EXTINCTION
trouvé quelque chose permettant de douter de l’hypothèse du suicide.
Tous ses collègues étaient suspendus à ses lèvres.
- Son dossier médical a été créé comme je l’ai dit en 1997, à la
suite du signalement d’une anosmie.
- Une anosmie ? demanda le lieutenant stagiaire Dumat. Et
qu’est-ce que c’est ?
- Une anosmie est un trouble qui se manifeste par une perte
partielle ou complète de l’odorat. Dans le cas de notre victime, j’ai pu
observer qu’elle a été causée par un traumatisme crânien qui a sans
doute provoqué une section du nerf olfactif ; ces blessures que j’ai
évoquées sont donc à l’origine de cette anosmie.
En effet, cette information rendait l’hypothèse du suicide de moins
en moins évidente.
- Vous vous rendez compte de ce que ça implique ? demanda le
lieutenant Goupillet.
- Que dans ces conditions, se débarrasser d’Aurore Martier en
faisant sauter son appartement au gaz simplifiait grandement la tâche
du tueur, quel que soit ce dernier, homme ou femme, dit le capitaine
Duchazeau.
- C’est quand même incroyable, lança Paul. Si ça se trouve, son
appartement s’est rempli de gaz pendant plusieurs heures et elle ne
s’en est même pas rendue compte parce qu’elle avait perdu une partie
de sa sensibilité aux odeurs.
Tout le monde médita l’information.
La commissaire Bouchard se mordit la lèvre inférieure. Il est vrai
que les conditions pour qui voulait se débarrasser d’Aurore Martier
étaient bien réunies.
Ils recherchaient quelqu’un qui était au courant de son état de
santé. Pourquoi pas un ami, un collègue à qui elle aurait parlé de son
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