Page 37 - VI - Les Exilés

LES EXILÉS

personnel patientait avec eux, un trousseau de clés à la main.
- Nous l’avons transférée dans une cellule spéciale pour votre
entrevue, dit-il après avoir échangé quelques formules de politesse
avec le Grand Maitre. La tâche s’est avérée… compliquée.
- Pour quelle raison ?
- Elle déteste être interrompue en plein travail… On a presque été
forcés de la Tétaniser…
Marina ne put s’empêcher de rire.
- En plein travail ? Et… peut-on savoir en quoi consiste ce fameux
travail ?
Le jeune homme en blouse blanche hésita.
- C’est difficile à décrire, mais si vous avez l’occasion de visiter ses
appartements… Vous comprendrez très vite.
- Très bien, fit le Grand Maitre. Y a-t-il autre chose que nous
devrions savoir avant d’entrer ?
- Non, je ne crois pas… Elle a beaucoup parlé de son fils
dernièrement… Mais bon, c’est devenu récurrent.
- Elle a un fils ? s’étonna Félicien.
- Il s’appelle Loup-Robin, dit Marina.
- Et elle n’a aucun droit de visite ? demanda l’agent Duprès.
Le Grand Maitre hésita un instant.
- C’est un Sevré. Cela fait déjà presque six mois que Loup-Robin
est retourné à la vie humaine. Il vit avec son père, à Limoges. Lui aussi
est un Sevré.
- Ce sont des… ?
- Des Miliciens ? Non, répondit Marina, catégorique. Une équipe
les a surveillés pendant plusieurs semaines, et aucun élément ne laisse
penser qu’ils se soient radicalisés auprès de la Milice.
Félicien hocha la tête pour montrer qu’il comprenait.

33