Page 26 - VI - Les Exilés

LES EXILÉS

L’assistante sociale guida Marina jusqu’à la salle de jeux réservée
aux plus jeunes. De l’autre côté de la rangée de verrières, elle aperçut
le petit garçon de Loëvan, assis par terre, jouant avec un hochet. Il
tenait un petit lapin en peluche, serré contre lui tout en suçant sa tétine.
Une assistante maternelle s’occupait des autres enfants tout en gardant
un œil sur Valentin, qui se tenait à l’écart.
L’air sérieux de l’avocate s’effaça quand Valentin leva la tête pour
la regarder droit dans les yeux. Marina lui sourit affectueusement.
Loëvan avait beaucoup de chance d’avoir un aussi beau petit garçon.
Mais pour le moment, l’arrivée de cet enfant représentait beaucoup de
problèmes… Surtout avec les Delpierre… Il fallait se montrer vigilant.
- Vous pouvez aller le voir, si vous voulez.
Marina lissa quelques plis invisibles sur sa veste avant de se
décider à entrer dans la salle de jeux. Le petit Valentin la regarda de
ses grands yeux doux. Marina s’accroupit devant lui tout en arborant
son plus radieux sourire.
- Bonjour, Valentin…
Il continua à jouer avec son hochet. Le tintement répétitif des
petites clochettes semblait beaucoup l’amuser. Il l’agitait
vigoureusement de son bras et semblait hypnotisé par les sons émis et
l’éclat des couleurs.
Marina devait avouer qu’elle retrouvait les traits de Loëvan sur le
visage de Valentin… Il était impossible de se tromper sur l’identité du
père. Et cette pensée l’amusa.
- Avez-vous pu obtenir des nouvelles du papa ? demanda
l’assistante sociale en s’approchant.
Marina se releva en prenant appui sur ses genoux.
- La situation est assez… compliquée, dit l’avocate pour ne pas
trop entrer dans les détails. D’ailleurs, c’est à ce propos que je désirais

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