Page 18 - VI - Les Exilés
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LES EXILÉS
avant de repartir au travail. Guillaume avait hâte de pouvoir l’embrasser,
ainsi que leur petit bout de chou. L’arrivée de cet enfant n’était rien de
moins qu’un miracle. Les services sociaux les avaient contactés un
mois auparavant. Cet enfant en bas âge n’avait pas de chance et
commençait le début de sa vie de triste manière. Apparemment, sa
mère était décédée d’une overdose, et son père semblait être dans
l’incapacité d’assumer ses responsabilités.
Guillaume était tellement absorbé par ses pensées qu’il n’entendit
pas son agresseur arriver par derrière. Il venait juste d’arriver devant
l’entrée lorsqu’un bras vint se serrer autour de son cou. Telle une
poupée de chiffons, il fut soulevé du sol, et sa nuque se rompit en
émettant un bruit sec. Le corps de Guillaume s’effondra dans les
parterres de fleurs.
Camille préparait à manger tout en écoutant les informations à la télé
lorsque le petit Valentin commença à pleurer. Sur le coup, elle eut du
mal à comprendre. Cet enfant était un vrai petit amour… Il ne pleurait
jamais pour un rien. Camille l’avait changé, elle lui avait donné son bain,
et il venait de finir son assiette de purée de pommes de terre… Mais
visiblement, quelque chose n’allait pas.
- Viens là, mon petit cœur.
Camille déposa son couteau sur le plan de travail. Elle sortit
Valentin de sa chaise haute et le prit dans ses bras. Mais la crise ne fit
qu’empirer. Ses pleurs inondèrent ses petites joues roses.
- Qu’est-ce qui se passe ?
Un violent coup de tonnerre retentit, et une coupure de courant
plongea la maison dans le noir. La foudre venait de tomber dans un
bruit assourdissant. La pluie battait les fenêtres en ce début de soirée.
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