Page 31 - V - La Milice
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LA MILICE


            dirigea droit vers le jeune homme.
                - Les mains en l’air, Loëvan !
                Lorsque Paul le vit prendre la fuite, il n’hésita pas à tirer. Le
            lieutenant stagiaire Dumat courut jusqu’à la zone de l’agression mais
            Loëvan avait déjà disparu de son champ de vision. Il le suivit dans une
            petite ruelle attenante où l’éclairage ne permettait pas de voir grand-
            chose.


            La balle l’avait atteint à l’épaule. La douleur l’empêcha de déployer ses
            ailes pour s’envoler. Loëvan courut à toutes jambes dans la petite ruelle
            pour échapper à son poursuivant. Il percevait, derrière lui, les bruits de
            pas rapides du jeune policier. Loëvan trébucha à plusieurs reprises,
            mais il se releva rapidement. Il se cacha derrière une benne à ordures
            le temps de récupérer son souffle. Son cœur se mit à battre la chamade.
            Loëvan retint sa respiration en voyant l’ombre de son poursuivant se
            matérialiser sur le sol. La plaie n’était pas encore cicatrisée.


            La ruelle contournait la place Wilson et menait tout droit à la Place
            Jourdan. À cette heure-ci, le silence était total. Paul garda l’oreille à
            l’affut du moindre bruit pour repérer Loëvan. Il était presque certain de
            l’avoir touché. Il devait être blessé, sinon, pourquoi se serait-il donné la
            peine de courir alors qu’il pouvait s’envoler ? Paul brandit son arme
            devant lui. Il guetta le moindre mouvement suspect. Loëvan ne devait
            pas être loin.


            Loëvan s’efforçait de contenir ses gémissements. Son organisme était



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