Page 22 - IV - L'Ange Déchu - Partie 1
P. 22
L’ANGE DÉCHU (PARTIE 1 – ILLUMINATI)
s'occuper d'un mari ? Avec ses journées à rallonge et le peu de temps
qu'il lui restait le week-end pour se détendre, ce n'était pas
envisageable.
Sylvia voulut se servir un verre de vin blanc avant d'aller se
changer pour enfiler une tenue plus confortable, mais son attention fut
rapidement captée par la lumière de la cuisine qui ne s'allumait pas.
Elle actionna l'interrupteur près de la porte à plusieurs reprises, de
haut en bas, mais sans résultat. Son appartement était plongé dans
l’obscurité. Sylvia en ressentit des frissons dans le dos. Même le
chauffage semblait avoir cessé de fonctionner. À l'extérieur, la lumière
jaune-orangée des réverbères lui permettait à peine de distinguer le
contour des meubles. Elle habitait au troisième étage de cet immeuble
des années soixante-dix, avenue de la Libération. Son appartement
était très certainement moins lumineux que ceux du rez-de-chaussée,
ou même du premier étage, mais tout de même. Cette obscurité n’était
pas rassurante.
Immobile au milieu de la cuisine, Sylvia crut ressentir un petit
courant d'air très désagréable sur la peau du visage. Elle avait très
certainement laissé une fenêtre du salon ouverte, ce qui expliquait la
baisse de température dans son appartement. Et en effet, elle ne s'était
pas trompée. Avançant à tâtons, elle vit les rideaux de la fenêtre en
face de l'entrée du salon onduler devant l’entrebâillement. Sylvia
s'empressa de la refermer, et aussitôt, la peau de son visage irritée par
la fraicheur de l’air ambiant s’apaisa.
Elle se retourna et posa les yeux sur le téléphone de la cuisine.
Cela lui rappelait qu’elle devait passer un coup de fil important. Sylvia
sortit une lampe torche du tiroir de la cuisine. Faisant un rapide détour
par la chambre, elle ouvrit l’un des tiroirs de son armoire, et fouilla sous
la pile de débardeurs pour en sortir une chemise en carton. Elle savait
18