Page 64 - I - Le Complot et la Sixième Extinction
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LE COMPLOT ET LA SIXIÈME EXTINCTION


            l’homme  en  question. L’inspecteur général Pernaud avait  donc
            demandé à  la jeune policière d’effacer le  passage indiquant  que le
            quinquagénaire avait bu.  Résultat :  le coupable présumé avait été
            interpellé  et envoyé  devant le juge. Trois jours plus tard, un autre
            meurtre, suivant le même mode opératoire que pour l’étudiante, était
            survenu, et le meurtrier avait été abattu alors qu’il tentait de s’enfuir. Le
            premier homme interpellé avait été acquitté, mais malheureusement, il
            avait été retrouvé pendu dans sa cellule avec les draps de son lit.
                À l’époque, cette affaire avait fait couler beaucoup d’encre, et la
            jeune policière fut renvoyée de la police  pour faute  grave. Quant à
            l’inspecteur général Pernaud, il n’avait pas été inquiété et n’avait pas
            cherché à défendre la jeune policière.
                Judith se  gara  en créneau à  quelques pas de l’entrée de  la
            Division Criminelle. En sortant de son Alfa Roméo, elle entrevit de loin
            Éric  Pernaud sur  les  grandes  marches  en  pierre  de l’entrée du
            bâtiment,  encerclé  par  des  journalistes  qui  affluaient  comme  des
            papillons attirés par la lumière. Le capitaine Duchazeau rejoignit Judith
            sur le trottoir. Ils arrivèrent bientôt au niveau du barrage de journalistes
            et durent lutter pour parvenir à se frayer un chemin. Judith s’engagea
            après son collègue dans  cette masse d’hommes et de femmes qui
            criaient pour obtenir un commentaire de l’inspecteur général. Mais
            Judith savait qu’il ferait tout pour faire durer le plaisir.
                C’est alors que la commissaire sentit une main lui attraper
            fermement le bras droit.
                Elle se tourna pour faire face à un homme, assez jeune, portant
            une barbe de trois jours, vêtu d’un jean délavé avec un t-shirt noir et un
            manteau marron clair. Elle l’aurait trouvé assez séduisant s’il n’avait
            pas eu une haleine aussi repoussante.
                - Excusez-moi, dit-il, comme essoufflé. Vous travaillez ici ?



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